Vendredi 13 octobre, les élèves de Terminale en enseignement de spécialité LLCE ont rencontré le photographe Edward Kaprov. Ils avaient été visiter son exposition « Le visage de la dernière guerre » au MAHB le lundi 9 octobre.
Né en ex-Union Soviétique Edward Kaprov a émigré en Israël au début des années 90. A l’annonce de l’attaque russe, le photographe a décidé d’acheter un Ford Transit qu’il a transformé en chambre noire et il s’est rendu jusqu’à la ligne de front ; son but était de partager la vie des soldats. Il explique qu’il avait besoin d’être sur place pour comprendre la situation et il a bien répété qu’en ce moment « toute sa tête était en Ukraine ».
Il confirme qu’il est devenu photographe parce qu’il était curieux et qu’il voulait mieux comprendre le monde : « Comment pouvez-vous juger si vous n’êtes pas sur place ? ». Il avoue qu’il aime bien travailler seul car il a plus de liberté. A la question de savoir s’il a peur, il répond qu’il essaie de ne pas y penser et qu’il évalue toujours le bon dosage entre ce qu’il pense et ce qu’il fait. Pour lui la guerre apporte de réelles émotions, et elle dévoile la véritable personnalité des individus ; il ne pense pas être un héros, mais il fait juste ce qu’il a à faire : son métier. C’est ce mélange de sociologie, anthropologie et investigation qui lui plaît et il choisit toujours de faire ce qu’il veut.
Il a choisi de photographier la guerre en Ukraine en utilisant l’ancienne technique photographique des plaques de verre. Ce procédé lui demande d’être en accord avec les personnes qu’il vise et c’est souvent une seule prise ; « chaque photo a une histoire ».
Il termine en expliquant que Bayeux est une grande expérience pour lui, même s’il n’aime pas la compétition. Il y a rencontré de belles personnes et remercie les élèves pour les questions avisées .